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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 07:49

Nous sommes loin déjà

 

J'arrive à peine à voir plus loin que le bout d'mon nez

J'ai d'la buée plein la tête

 

Mes oreilles sifflent d'la vapeur comme une vieille bouilloire percée

 

Besoin d'essuie-glace pour mes yeux perlés de rosée

Besoin d'une place pour couler la pointe de mon glacier

 

Un tout, un rien, un presque, un combien

 

Je frissonne, je m'étonne, me surprend à voler

Je dissone, je détonne, je m'étends en pensées

 

Mon plexus solaire sur une aile d'avion

J'm'envoie en l'air, suce l'excitation

 

Assoupie comme un grain d'sable au creux de ta main

Accroupie en croissant de lune sur tes demi-tons

 

J'expire, je fabule, j'invente, je m'extirpe..

Du ventre des sentiments humains

Au sein de vents incertains

 

Soufflera, sifflera, bouillira

Ma terre se déchirera

 

Dans mon exil à l'envers, ma forclusion forcée

Mes comédies diurnes, l'apodicticité nocturne

 

Silera, sonnera, cornera

Le sol s'enfuira

 

Ne restera que toi, toi, toi

 

Hurlera, mugira, rugira

& Mon coeur fondra..

 

Comme une tragédienne,

 

J’élèverai mon amour au-dessus des eaux

Il n’y aura que toi, toi, toi et moi

 

Dans la turpitude de l’anesthésie générale d’une société indolente

Nous mettrons au monde nos délires poétiques ataraxiques

Soufflerons sur l’obscurantisme et toutes les myopies

 

Aussi longtemps qu’il nous sera possible de dire, avec ingénuité

Aussi longtemps qu’il nous sera possible de lire, sans impéritie

 

N.

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